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lettre adressée par RESPIRE au président d’AMARIS.

« Il n’est jamais trop tard pour bien faire : lors d’un dernier conseil municipal la ville de La Rochelle a annoncé son adhésion à AMARIS . Cette association qui regroupe plus de 150 communes exposées à des risques technologiques majeurs, a été fondée en 1990. Pour l’anecdote il est à noter que la mairie de La Rochelle, qui refuse systématiquement la moindre subvention à l’association RESPIRE, a acquitté sans barguigner une cotisation plutôt conséquente… Ci-après la lettre adressée par RESPIRE au président d’AMARIS. » 

 

À l’attention de M. Yves BLEIN

Président D’AMARIS

La Rochelle, le 22 février 2012

Monsieur le Président,

Nous suivons avec intérêt et attention le travail de l’association que vous présidez. Comme vous le savez peut-être, l’association RESPIRE (Rassemblement d’Eco citoyens pour Sensibiliser, Protéger et Initier au Respect de leur Environnement) est, à La Rochelle, particulièrement attentive aux risques technologiques. La ville compte plusieurs sites Seveso dont quatre seuil haut et plusieurs autres sites seuil bas. D’autre part, notre association est co-fondatrice de la « Coordination nationale d’associations riveraines de sites Seveso » fondée à Donges, le 18 février 2012.

Par notre action citoyenne, indissociable d’une mobilisation nationale en développement, nous sommes mobilisés contre toute velléité de faire supporter aux riverains les conséquences de la présence de tels sites à leurs portes.

Nous estimons que nous sommes à La Rochelle face à un cas d’école, dont le caractère caricatural, dangereux et injuste pour les habitants n’échappe à aucun spécialiste.

Cette situation est promise à encore se dégrader, avec, en particulier, l’implantation, avec accord de la Ville de La Rochelle, de quatre nouvelles cuves (43 000 m3 supplémentaires) d’hydrocarbures de la société Picoty alors que le Plan de prévention des risques technologiques Picoty-SDLP (société des dépôts de la Pallice) est en cours d’élaboration. Pour mémoire, la société SDLP dispose de 37 réservoirs d’une capacité de stockage de 210 000 m3. La société Picoty compte déjà 19 réservoirs pour une capacité de stockage de 237 000 m3.

Plusieurs reportages nationaux de presse écrite, télévisuels ou radiophoniques se sont fait écho, en particulier à l’occasion des 10 ans du drame d’AZF Toulouse, de l’intolérable proximité entre les cuves d’hydrocarbures et les habitations, tout en indiquant que ce sont les cuves qui se sont rapprochées des maisons.

Si Respire n’est constituée que depuis un peu plus de deux ans (à la suite d’une pollution de l’air de plusieurs semaines suite à un dégazage d’une cuve de SDLP, nous découvrions alors le projet de quatre cuves supplémentaires et l’élaboration du PPRT), nos différentes actions sur le très préoccupant dossier Seveso à La Rochelle ont localement suscité une prise de conscience.

Mais le dossier Seveso, à La Rochelle souffre encore de la part de l’Etat, des industriels concernés et de la ville de La Rochelle d’un défaut criant d’information et, plus grave, d’une non prise en compte, de la population, à la hauteur des enjeux.

En tant qu’association, nous œuvrons afin que le dossier Seveso, à La Rochelle, vienne au niveau où il aurait dû toujours être : au premier plan, à la croisée des questions environnementales et citoyennes. Malheureusement, et nous le regrettons, la ville de La Rochelle est encore dans une posture floue. Il ne s’agit pas ici, par ce courrier, d’engager une polémique à l’encontre d’un nouvel adhérent d’Amaris mais d’attirer votre attention sur la gestion de ce dossier par la municipalité, gestion ponctuée d’« erreurs », pour reprendre les propres termes du député-maire.

S’il est pour nous évident que l’adhésion de la ville de La Rochelle à Amaris est potentiellement une bonne chose, même si elle est pour le moins tardive, elle est surtout le fait de la cristallisation des contradictions sites Seveso/riverains consécutive à l’information délivrée par Respire.

Nous sommes convaincus que l’intérêt des habitants prospérera d’autant mieux que la ville de La Rochelle se positionnera clairement à leurs côtés comme c’est le cas dans d’autres villes de France.

Pour nous, la résolution de la problématique Rochelaise, en ce qui concerne les stockages d’hydrocarbures, est, compte tenu de la proximité entre les installations et les riverains, la mise en place d’un plan de retrait des cuves les plus proches des habitations, traduction efficace de la réduction du risque à la source.

Dans l’espoir qu’un dialogue constructif pourra s’engager, nous sommes prêts à vous rencontrer. Recevez Monsieur le président d’Amaris, nos sincères et respectueuses salutations.

Raymond Bozier, président de RESPIRE